8 janvier 2013

761. L'Amour par terre


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Le temps de l'autre nuit a jeté bas l'Amour,
Qui, dans le coin le plus mystérieux du songe,
Souriait en bandant adroitement sa plonge,
Et dont l'aspect nous fit tant rire par son labour !

Le temps de l'autre nuit l'a jeté bas ! La barbe
De cet hurluberlu au matin s'affale. C'est triste
De voir ce pédant tombé d'estal, où le nom fantaisiste
D'Amour se lit péniblement dans l'ombre qui s'attarde,

Oh ! l'Amour ! si triste de voir debout ce Mot qui s'amenuise,
Tout seul ! Et des pensers mélancoliques vont
Et viennent dans un rêve où le Mot et la Chose sans nom,
Dorénavant, évoquent un avenir solitaire qui m'épuise.

Oh ! Cette Chose, et toi-même, n'est-ce pas ? innommée,
Margée de belles lettres en prose, bien que ton oeil s'affole
S'amuse à confondre le Mot et cette Chose qui s'envole
Au loin, au-dessus des débris de ta nuit malgré tout susnommée.


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