6 décembre 2009

250. À la claire fontaine

À la claire fontaine,
M'en allant promener,
J'ai trouvé la marge si belle,
Que je m'y suis enfargée.

Il y a longtemps que je chute,
Jamais je ne t'oublierai.

Sous les feuilles d'un poème,
Je me suis fait sécher.
Sur la plus haute branche,
Un corbeau m'attendait.

Il y a longtemps que je tombe,
Jamais je ne m'arrêterai.

Chante corbeau, chante,
Toi qui a le cœur gris.
Tu as le cœur à pleurer,
Moi j'ai le cœur à rire.

Il y a longtemps que je chute,
Jamais je ne t'oublierai.

J'ai perdu mon âme,
Sans l'avoir mérité.
Pour un bouquet de proses,
Que je lui refusais.

Il y a longtemps que je tombe,
Jamais je ne m'arrêterai.

Je voudrais que la prose
Fût encore au gosier,
Et que ma douce âme
Fût encore là pour aimer.

Il y a longtemps que je chute,
Jamais je ne t'oublierai.
Si longtemps que je tombe,
Jamais je ne m'arrêterai.

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