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17 février 2013

777. Ballune


— Une ballune c'est une balloune en forme de lune...
— Mais une balloune c'est déjà en forme de lune...
— Non, c'est pas vrai, c'est pas la même chose, c'est une ballune...
— ...
— ...
— Si tu le dis...
— Je le dis et j'en suis sûre...
— ...

26 janvier 2013

770. Le vivoir


Et quand on visitera enfin le vivoir, la pièce à soi où il fait bon viver, on arrivera à voir les variantes des murs, couleurs violentes, on versera des larmes involontaires, là où le rouge c'est la vie en overdrive, et votre autre, à ce moment-là, votre voisin, il vous prendra la main, la serrera fort, vous prendra le bras, le broiera, vous agrippera le corps pour vous lancer, et vous dériverez dans tous les sens dessus dessous du vivoir, le verbe dans les mains, vivé, enclavé, lové, dans le devoir de vivre, la peur de décevoir, vous penserez alors avoir les moyens de votre pouvoir, mais vous ne pouvez prévoir le vivoir, non, chaque pièce en son temps, et c'est tant mieux, non, faut pas, le savoir c'est vivoir, le savoir c'est loin, c'est horizon, faut y arriver pour voir, mais pas avant, non, pas avant...

17 janvier 2013

768. La grotte


Marge aime sa grotte. Des outils pleins la ceinture, elle peut écrire de gros mots sur les murs... comme Vénus, chute ou flibustier... Les dessins incongrus abondent, gravés dans la chair grise et humide qui tapisse la demeure, des formes anthropomorphes, anthropophages, qui se touchent, s'engouffrent, les unes les autres, pour créer cette chaîne étrange de verbes inconnus, trop difficiles à prononcer... Malgré le plaisir évident procuré par ses gribouillis, la satisfaction de se mettre à la tâche et d'accomplir quelque chose de ses mains, elle n'arrive pas à décider si l'omniprésence de Princesse Apocalypse, tantôt dans ce coin-ci, tantôt dans ce coin-là, est une nuisance ou pas dans cette entreprise... Jo was here...


*


Il a fallu chasser le silence, pour enfin rendre aux grottes leurs peuples de faunes, de satyres et de nymphes, leurs rêveries, comme disait Princesse Apocalypse.

8 janvier 2013

761. L'Amour par terre


*


Le temps de l'autre nuit a jeté bas l'Amour,
Qui, dans le coin le plus mystérieux du songe,
Souriait en bandant adroitement sa plonge,
Et dont l'aspect nous fit tant rire par son labour !

Le temps de l'autre nuit l'a jeté bas ! La barbe
De cet hurluberlu au matin s'affale. C'est triste
De voir ce pédant tombé d'estal, où le nom fantaisiste
D'Amour se lit péniblement dans l'ombre qui s'attarde,

Oh ! l'Amour ! si triste de voir debout ce Mot qui s'amenuise,
Tout seul ! Et des pensers mélancoliques vont
Et viennent dans un rêve où le Mot et la Chose sans nom,
Dorénavant, évoquent un avenir solitaire qui m'épuise.

Oh ! Cette Chose, et toi-même, n'est-ce pas ? innommée,
Margée de belles lettres en prose, bien que ton oeil s'affole
S'amuse à confondre le Mot et cette Chose qui s'envole
Au loin, au-dessus des débris de ta nuit malgré tout susnommée.


*

14 décembre 2012

756. Feuilleton


Non pas cette « ignoble filière du feuilleton », désignée ainsi par Chateaubriand, mais plutôt cette « revanche » singulière, une posture au monde rappelant celle de Balzac aux débuts de la société de consommation, telle que décrite par Pierre Yergeau dans Du virtuel à la romance.

Dès le seuil, j'ai su que ma tâche était de celle que l'on rencontrait dans les feuilletons.

Et ma vie non pas solitaire, parce que masse verbeuse, rêveuse, poétique, marchait au travers de ce monde de réalités, d'édificile, de catastrophes, de
Fiction Ass, de tumulte, d'anacoluthes ulcéreuses, de bruit poussant au branle-bassement. En dedans et à côté, toucher de partout et passer outre, par-delà tous ces vingtièmes siècles que je tentais de saisir, d'esquisser en vain le bond en avant qui accélérerait la chute.


*

Fermeture du blogue Mémoires d'outre-songe, reprise de 
 « Feuilleton ».

8 décembre 2012

754. Maison


Ma maison de poète n'est pas située au bord d'un unique fleuve, ou montée sur pilotis, comme Trom de Morency. Elle n'est pas née trouée, comme chez Michaux, ni couverte d'ailes inutiles, comme Miror de Giguère, ni burlesque manège à défenestration, comme Crab de Chevillard. Ni observatoire, ou tour de contrôle de soi, comme Palomar de Calvino, ni confortable intellect tissé de fils de marionnette, comme Teste de Valéry. Elle est plutôt l'héritière d'un peu tout cela à la fois, fantôme de corps, de bois de songes, aux contours de siècles mal définis, mal finis, aux portes écloses et aux fenêtres exploses, vapeurs de proses. Même encabanée, repliée comme une enveloppe mal léchée, l'air y circule encore, elle est diffuse.
Les mots sont verbe, et la famille est vaste. Nous pouvons y entrer par la lucarne, ou l’égout, ou les fenêtres, ou les murs, ou même les portes. Un excès de possibilités qui n'a d'égal que les voix qui l'habitent, ou plutôt l'abritent. Et si, par mégarde, un soir, vous y rentrez bourré, vous risquez fort de ne pas savoir aux côtés de qui vous allez enfin vous réveiller.
Qui y vit trop, meurt vivant. En avançant dans cette maison de filiations, nous laissons de multiples images de nous, différentes les unes des autres, nous les revoyons ensuite dans la vapeur du passé comme des portraits de nos différents âges.
Elle dévore le présent, comme la mémoire.

*

Fermeture aujourd'hui du blogue Mémoires d'outre-songe, reprise du texte intitulé « Maison ».

26 novembre 2012

753. Réconfortifiant

George Eastman House Collection

réconfortifiant adj.
FAM. Chose, personne ou aliment qui réconfortent et fortifient. De la soupe aux légumes en novembre, c'est réconfortifiant (la ménagère).

« réconfortifiant », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, (Les mots-valises pour tous), 2012 [en ligne].

4 novembre 2012

6 juin 2012

701. Doulement

J.M.

doulement adv. INVAR. (1832) FAM.

de « doucement » et de « houle ».
Désigne généralement la douceur de flux d'un liquide. Elle a doulement glissé son regard vers moi, avant qu'elle ne disparaisse totalement (le Poète).

« doulement », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les mots-valises pour tous), 2012 [en ligne].

5 juin 2012

700. Établi


établi n. m. COUR.
Un établi n'est pas une étable avec un lit.

« établi », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les affirmations pour tous), 2012 [en ligne].

25 mai 2012

693. Calembour


calembour n. m.
Il ne faut pas mettre de bâtons dans les roux, dit le roux. Le calembour, cette fente où l'esprit s'envole (Victor Hugo, dans Les Misérables). Au commencement était le calembour (Beckett). Le calembour représente l'unique point de jonction entre un imbécile et un génie (Frédéric Dard).

« calembour », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les bouffons pour tous), 2012 [en ligne].

22 mai 2012

690. Forêt


forêt n. f.
La conscience est aux pensées ce que la forêt est aux arbres. Il n'y a point de forêt sans arbres tordus. Et la forêt n'oublie pas que le manche de la hache est en bois (Anonyme).

« forêt », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les proverbes pour tous), 2012 [en ligne].

16 mai 2012

686. Légèreté

avril 2012
légèreté n. f. COUR.
Caractère d'une personne parvenant à troquer toutes les phrases commençant en « Il faut que » par « Je choisis de ». Ce qui m'intéresse vraiment c'est de savoir si Dieu avait un quelconque choix, une marge de manœuvre, en créant le monde (Einstein).

« légèreté », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les affirmations pour tous), 2012 [en ligne].

14 mai 2012

684. Chaîne


chaîne n. f. FAM. 
L'homme est lié à la parole comme l'animal à sa chaîne (proverbe).

« chaîne », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les proverbes pour tous), 2012 [en ligne].

11 mai 2012

681. Comptine

J.M., 2011
comptine n. f.
Chanson enfantine servant à désigner c'est à qui le tour parmi les Autres. Mon poète a mal aux pattes, tirons-le par la plume, il deviendra mieux...

« comptine », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les affirmations pour tous), 2012 [en ligne].

9 mai 2012

679. Perception


perception n. f.
La perception est là où ma tête a mal au cœur. Si l'engagement est la conséquence naturelle d'une foi ou tout au moins d'un pari, le désengagement est la conséquence nécessaire de la perception diabolique des possibles (Valéry).

« perception », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les affirmations pour tous), 2012 [en ligne].

5 mai 2012

675. Embloquer



embloquer v. tr.
de « à l'intérieur » et de « bloquer ».
FAM. Désigne un être pris en bloc, sans nuances. Je me suis embloqué tout seul.

« embloquer », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les mots-valises pour tous), 2012 [en ligne].

4 mai 2012

674. Scaphandrer

Macduffee, 1915

scaphandrer v.  
1. PSYCH. État mental de plongée néanmoins consciente. Je scaphandre en eau trouble de toi (le Poète).

« scaphandrer », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les verbes pour tous), 2012 [en ligne].

2 mai 2012

672. Miocheté


miocheté n. f.
de « mioche » et de « mocheté ».  
FAM. Désigne un bébé laid.

« miocheté », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les mots-valises pour tous), 2012 [en ligne].

23 avril 2012

657. Écorché

Michaux, 1954

écorcher v. tr. 1. FAM. Déformer, articuler de travers. 2. ÉCORCHÉ n. m. Je feuille l'écorché quand tu es plaie de moi (le Poète).

« écorcher », dans Dictionnaire de Princesse Apocalypse, Québec, Éditions Les Nerfs (Coll. Les affirmations pour tous), 2012 [en ligne].